Face à la menace de l’interdiction de circulation des voitures thermiques en Europe, les solutions fusent pour dire adieu aux énergies fossiles. En parallèle au développement fulgurant des voitures électriques, d’autres techniques comme le rétrofit sont apparues pour rendre les véhicules plus écologiques. Cette méthode qui consiste à convertir un moteur diesel ou essence en électromoteur se veut plus salutaire pour l’environnement. Une fois le véhicule transformé, le conducteur devra choisir la bonne solution de recharge pour la récupération énergétique de la batterie.
Qu’est-ce que le rétrofit ? Quel intérêt ?
Le rétrofit est un procédé qui a pour but de transformer une voiture thermique en une voiture électrique, sans accord préalable du constructeur. L’opération donne une seconde vie à un véhicule essence ou diesel et évite de devoir investir dans l’achat d’une nouvelle auto purement électrique. Grâce à cette solution de mobilité durable, l’État espère aider les automobilistes à réduire leur empreinte carbone. Le rétrofit bénéficie d’un cadre légal.
Depuis le 3 avril 2020, la loi autorise les automobilistes à opérer une transformation sur leur voiture électrique. Devant l’accélération de la transition écologique, le gouvernement doit répondre à deux problématiques à savoir l’urgence climatique et environnementale et le manque de moyens de transport en commun obligeant un usage individuel du véhicule. En favorisant la conversion du thermique vers l’électrique, il espère entraîner très rapidement un passage vers l’électrique, augmenter aussi le nombre d’autos zéro émission sur le territoire et réduire ainsi la pollution provoquée par le secteur du transport.
Depuis le 1er juin 2020 et suite aux annonces de plan de relance automobile, des aides étatiques ont été mises en place par l’État pour pousser les automobilistes à faire du rétrofit. Ils ont droit à une prime à la conversion rétrofit qui a une valeur maximale allant jusqu’à 5000 euros. Toutefois pour être éligible, il faut que le véhicule ait été acquis depuis moins d’un an, que la transformation soit effectuée par un professionnel habilité, que le conducteur soit domicilié en France et qu’il ne vende pas son véhicule dans les 6 mois suivant son achat. Des aides régionales comme celles accordées par l’Île-de-France d’une valeur de 2500 euros sont aussi accessibles.
Mode de fonctionnement du rétrofit et voitures éligibles
Pour procéder à un rétrofit, il faut d’abord commencer par déposer les éléments thermiques. L’opération implique de retirer le moteur thermique, les liquides, la ligne, le pot d’échappement ainsi que les différents éléments en lien avec le bloc moteur thermique. Ceci fait, l’installation d’un kit rétrofit sera nécessaire. Il s’agit de mettre en place l’électromoteur, la batterie électrique et l’interface de recharge.
Comme l’exige la loi, il est obligatoire d’utiliser un « kit rétrofit » qui a été conçu par une entreprise spécialisée et agréée par le Centre National de Réceptions des Véhicules (CNRV). L’installation doit être prise en charge par un professionnel habilité qui doit respecter une procédure très règlementée. À titre d’exemple, l’opération ne doit pas provoquer de modification majeure au niveau des dimensions et des masses du véhicule. Le poids de la voiture rétrofitée ne doit pas aller au-delà de 20% de son poids initial. Il faut également que la puissance du moteur électrique soit équivalente à celui du bloc thermique.
Il est important de savoir que tous les véhicules ne sont pas forcément éligibles au rétrofit. Ce procédé concerne notamment les modèles de catégorie M à savoir les voitures particulières et les utilitaires légers, de catégorie N comme les camions, bus et autocars et de catégorie L, donc les deux et trois roues motorisées. Il faut que le véhicule soit immatriculé en France, qu’il n’ait pas d’immatriculation collection, qu’il soit en circulation depuis moins de 5 ans ou 3 ans pour les motos et quadricycles et qu’il soit pourvu d’un moteur thermique à compression ou à allumage commandé.
Quelle borne de recharge pour une voiture rétrofitée ?
Il existe plusieurs solutions de recharge pour les voitures rétrofitées. La borne la plus courante est la prise domestique. Son usage est simple : il suffit de brancher le véhicule sur la prise standard et le tour est joué. Très économique, ce dispositif est déconseillé par les spécialistes, car le temps de recharge est extrêmement long sans compter les risques de surchauffe pouvant causer de graves accidents. Cette solution s’envisage uniquement pour des recharges occasionnelles ou lorsqu’on n’a pas d’autre choix.
Une autre alternative est la prise renforcée. Elle se veut plus sécuritaire que la prise domestique grâce à son mode de fabrication spécifique. Elle est plus rapide en offrant une puissance de 3,2 kW contre 2,3 kW pour la prise classique. Ce dispositif est préconisé pour les voitures électriques munies d’une petite batterie. Il permet de recharger 30 kW en une nuit soit 150 à 300 km en fonction de l’auto. On ne peut donc pas l’envisager pour les trajets longs ou pour des passages en autoroute.
La solution la plus efficace consiste à opter pour une borne de recharge. Celle-ci a été créée pour s’adapter parfaitement aux voitures électriques. Elle est plus sécurisée et plus performante et alloue une puissance de charge de 3,7 à 22 kW. La Wallbox offre l’opportunité de bénéficier d’une recharge en une poignée d’heures. Son coût varie de 1200 à 2000 euros. Il existe des aides pour financer son installation comme la prime ADVENIR pour les logements collectifs, le Crédit d’Impôt ou les aides des collectivités.
Quelle est la bonne puissance de recharge ?
Le choix de la puissance d’une borne de recharge pour véhicule électrique rétrofité dépend du type de voiture et de l’utilisation de celle-ci.
Les modèles rétrofités sont rarement pourvus d’une batterie à capacité de stockage élevée. Ainsi, il est inutile d’investir dans des bornes surpuissantes. L’idéal est de rester dans la fourchette de 3,7 kW à 22 kW. Évidemment, tout dépend de la puissance tolérée par le véhicule.
Concernant l’utilisation, les conducteurs affichant un faible kilométrage annuel pourront se contenter d’une borne de 3,7 kW. Ceux qui ont un kilométrage plus élevé devront miser sur les puissances de charge plus hautes de 7,4 kW à 11 kW.
Ajouter un commentaire