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Restaurer une voiture de collection : 5 erreurs à ne pas faire !

Collectionner les voitures est une passion quelquefois dévorante pouvant, impulser des comportements outranciers. À l’image de l’art, il s’agit aussi d’un marché, ne répondant pas fatalement à des critères objectifs bien établis. Donc, entre amour et conservation de son patrimoine, le collectionneur doit faire preuve d’autodiscipline, afin qu’emporté par l’enthousiasme, il ne tombe pas dans les rais de profiteurs indélicats. Éviter ces pièges, nécessite une bonne habitude des us, mœurs et coutumes de ce milieu si particulier, des connaissances techniques approfondies, notamment en mécanique et dans l’art de la carrosserie, ainsi qu’un sérieux carnet d’adresses spécialisées. Pourtant, comme en toute chose, il faut débuter un jour ! Chacun développera, avec le temps, sa propre stratégie en fonction de ses attentes. En attendant, il nous a semblé utile de lister les principaux pièges capables de ruiner les rêves les plus sincères.

Erreur n° 1 : surestimer ses capacités, ses compétences et sa patience

Évaluer ses compétences

Avant même d’investir dans son premier achat de voiture de collection et au-delà, chaque fois qu’une bonne affaire se présente, il est nécessaire de faire un bilan réaliste des compétences et des moyens nécessaires pour mener ce nouveau projet à son terme. Se lancer dans une opération longue et coûteuse, sans maîtriser l’ensemble des paramètres, peut faire capoter le projet le plus réaliste ou de transformer le rêve en cauchemar. Personne ne possède la science infuse, personne n’est universel et chacun atteint à un moment, son seuil d’incompétence. Il faut donc faire un bilan honnête des travaux à sa portée, puis savoir si l’on souhaite investir le temps et l’énergie pour les mener à bien. Cette introspection, détermine le stade où l’on devra passer la main à un professionnel, permet de rester dans une fourchette de durée réaliste et de quantifier le budget à y consacrer. La marge de manœuvre est grande, entre sous-traiter toutes les opérations administratives, techniques et commerciales ou vouloir tout assumer. Vous seul, pouvez vous situer sur ce parcours en fonction de vos moyens, humains techniques et financier.

Erreur n° 2 : sous-estimer les moyens nécessaires en atelier, matériels et outillages.

Faire le bilan des besoins en espace et en outillage

L’un des plaisirs liés à la restauration d’un véhicule peut consister à effectuer soi-même un certain nombre de travaux. Vous avez bien réfléchi à vos limites techniques, avez établi un planning réaliste et vous savez capable de mener à leur terme les travaux planifiés. La question est désormais de comparer les ressources dont vous disposez avec les besoins réels. Cela parait évidant, mais à y regarder de plus près, votre garage sera-t-il suffisamment vaste et à l’abri de l’humidité pour recevoir, sans les entasser, ni les voir rouiller à vue d’œil, l’ensemble des pièces mécanique et de carrosserie démontées ? En effet, pour restaurer véritablement un véhicule, il est parfois nécessaire de désosser un nombre impressionnant de composants, pour laisser la caisse à nue, reprendre la géométrie du châssis, refaire la sellerie, reconstituer la mécanique, etc. Remarquez au passage que certains de ces travaux ne peuvent pas partager le même espace. Impossible, par exemple, de recouvrir les sièges de cuir neuf sur l’établi souillé par l’huile du moteur en instance de remontage ! Le même constat est applicable à l’outillage. La restauration de certains éléments nécessite parfois des équipements spéciaux, lourds et/ou onéreux qu’un amateur, même averti, a bien peu de chances de posséder. Ils seront obligatoirement confiés à un artisan local. Vous devez, malgré tout, disposer d’une gamme de matériels et d’outillages, suffisante pour réussir un grand nombre de travaux dans des spécialités aussi variées que le levage, la mécanique, la chaudronnerie, la carrosserie, la peinture, l’électricité, la menuiserie, etc.

Erreur n° 3 : se donner une date butoir pour l’achèvement des travaux, sans se soucier de l’environnement familial

Ne pas compter son temps

Restaurer une voiture (tout ou partie) par soi-même confronte fatalement à des situations inédites et pour lesquelles il est malaisé de glaner des informations fiables. En fait, on a souvent l’impression de devoir réinventer les techniques et les tours de main. Soyez conscients que, malgré l’intérêt qu’ils peuvent susciter, ces atermoiements sont extrêmement chronophages. Ne mettez donc aucune frénésie à cette activité de loisir, choisie en toute connaissance de cause. Préparez-vous à l’idée que vous êtes partie pour une course de fond, mais si vous êtes vraiment passionné, ce programme ne peut générer aucun stress. Toutefois, si le temps n’a pas de prise sur vous, si consacrer le plus clair de votre temps libre, week-ends et vacances comprises ne vous apporte que du bonheur, qu’en est-il de votre entourage, conjoint et enfants confondus ? Remarquez qu’au détour du chemin, un nouveau questionnement pointe le bout de son nez, d’autres apparaîtront fatalement, auxquels, vous seul, pourrez apporter une réponse ou une solution adaptée.

Erreur n° 4 : accepter un chantier en désordre est la meilleure option, pour retarder le plaisir du premier tour de clef final et quelquefois, le principal risque d’échec

Bannir les travaux désordonnés

Restaurer un véhicule peut prendre des chemins bien différents, mais il s’agit toujours d’une activité nécessitant une bonne organisation, au risque d’être vite perdu et dépassé par les événements. Nous l’avons vu, il s’agit d’un travail de longue haleine. Si vous devez de surcroit, passer le plus clair de votre temps à rechercher cette fichue pièce que vous étiez certain d’avoir entreposée là, quelques semaines avant ou de vous apercevoir au moment de la remonter que vous avez oublié de commander telle autre pièce introuvable, les nerfs ne tiendront pas. L’échec guette l’aboutissement de votre rêve ! Organisez-vous donc ! Investissez dans un tableau blanc et un feutre pour noter, au fur et à mesure de leur découverte, les tâches à accomplir et leur ordre d’urgence. De la même façon, déposez tous les organes démontés dans des caissettes soigneusement rangées par date et repérées de façon claire. En cherchant un peu, vous trouverez, sur la toile, des petits logiciels gratuits précieux pour ce type d’organisation.

Erreur n° 5 : se tromper de cible en achetant son véhicule

Connaître le but à atteindre, avant de commencer les travaux

Il n’est pas question de planifier à tout prix le planning de restauration de la voiture. Les surprises en cours de démontage se chargeraient vite de casser le rythme des prévisions. Dans ce chapitre, nous émettons l’idée, selon laquelle la nature et le montant global de la restauration peuvent être largement impactés par les motivations qui poussent le restaurateur. Quelques exemples simples permettent d’éclaircir ce propos. :

  • Si vous vous définissez comme un collectionneur, l’objet fini devra être conforme en tout point à l’original et restauré à l’aide de pièces, trouvées à force de longues recherches sur les réseaux internationaux ou à grand frais sur le marché très spécialisé des pièces d’origine neuves ou d’occasion. D’ailleurs, vous resterez sur les teintes et des aménagements strictement d’époque. Le collectionneur effectue rarement les travaux de restauration, quelquefois par manque de connaissances, souvent par manque de temps et la plupart du temps, car son objectif est de posséder l’objet désiré.
  • Vient ensuite l’acquéreur en recherche de placement financier. La plupart du temps passionné de véhicules anciens, il concilie ainsi passion et raison en achetant des véhicules susceptibles de voir sa cote augmenter. Sur le marché de la voiture de collection, l’idéal serait de dégoter un véhicule neuf, mais d’époque, construit à peu d’exemplaires et oublié au fond d’un garage depuis des décennies. C’est évidemment une gageure, mais plus on se rapproche de cette situation et plus la valeur marchande de l’objet, augmente au fil des ans.
  • Il y a, enfin, le passionné de mécaniques anciennes qui regarde une vielle carcasse comme on admire un bijou. Il sait, qu’en ramenant à la vie cette épave, pas forcément très ancienne ou très prestigieuse, il entre avec bonheur dans son intimité. Il fait connaissance avec chaque vis, s’extasie devant les équipements révolutionnaires pour son époque ou admire le galbe audacieux de l’aile qu’il redresse. Il a à cœur d’effectuer lui-même un maximum de travaux, laissant à regret son jouet au professionnel compétent, lorsque c’est vraiment indispensable. L’origine des pièces l’importe peu, l’essentiel étant que cela donne l’illusion et fonctionne. Arrive le jour où il peut se délecter du ronronnement régulier du moteur et jouir, enfin, des fruits de son travail. Gageons qu’il ne tardera pas à revendre son bébé, pour en acquérir un nouveau encore plus vieux, réclamant encore plus de soin.

Nous venons de brosser le tableau de trois mondes parallèles, tous amateurs passionnés, mais qui utilisent des circuits et des méthodes différenciés pour atteindre le même but, sans jamais se croiser.

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